Actes des apôtres 15​:​1-41

15  Or certains hommes descendirent de Judée et se mirent à enseigner aux frères : « Si vous ne vous faites pas circoncire selon la coutume de Moïse+, vous ne pouvez pas être sauvés. »  Un désaccord assez grave et un vif débat les opposèrent à Paul et Barnabé. On décida alors que Paul, Barnabé et quelques autres monteraient à Jérusalem+ vers les apôtres et les anciens pour parler de cette question.  Après avoir été accompagnés un bout de chemin par l’assemblée, ces hommes traversèrent la Phénicie+ et la Samarie. Ils en profitaient pour raconter en détail la conversion des gens des nations et procuraient ainsi une grande joie à tous les frères.  Quand ils arrivèrent à Jérusalem, ils furent accueillis aimablement par l’assemblée, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait par leur intermédiaire+.  Mais quelques-uns des membres du parti des pharisiens qui étaient devenus croyants se levèrent de leurs sièges et dirent : « Il faut les circoncire et leur commander d’obéir à la Loi de Moïse+. »  Alors les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner la question.  Après une longue et vive discussion, Pierre se leva et leur dit : « Hommes, frères, vous savez bien que, dès les premiers temps, Dieu m’a choisi parmi vous pour que les gens des nations entendent la parole de la bonne nouvelle par ma bouche et qu’ils croient+.  Et Dieu, qui connaît les cœurs+, a montré qu’il les acceptait en leur donnant l’esprit saint+, tout comme il l’avait fait pour nous.  Et il n’a fait aucune différence entre nous et eux+, mais il a purifié leur cœur par la foi+. 10  Alors pourquoi maintenant mettez-​vous Dieu à l’épreuve en imposant aux disciples de porter un joug+ que ni nos ancêtres ni nous n’avons été capables de porter+ ? 11  Nous avons au contraire la conviction que tout comme nous sommes sauvés grâce à la faveur imméritée du Seigneur Jésus+, ils le sont aussi+. » 12  Alors tout le groupe se tut, et ils écoutèrent Barnabé et Paul raconter les nombreux signes et miracles que Dieu avait accomplis par leur intermédiaire parmi les nations. 13  Quand ils eurent terminé, Jacques+ prit la parole en disant : « Hommes, frères, écoutez-​moi+. 14  Simon+ a raconté minutieusement comment, pour la première fois, Dieu s’est occupé des nations pour tirer d’entre elles un peuple pour son nom+. 15  Et ceci est en accord avec les paroles des Prophètes ; en effet, il est écrit : 16  “Après ces choses, je reviendrai et je relèverai la tente de David qui est tombée ; je reconstruirai ses ruines et je la restaurerai, 17  afin que les hommes qui restent recherchent réellement Jéhovah, eux ainsi que des gens de toutes les nations, gens qui sont appelés de mon nom, dit Jéhovah, qui accomplira ces choses+ 18  connues depuis les temps anciens+.” 19  Ma décision est donc de ne pas créer de problèmes aux gens des nations qui se tournent vers Dieu+, 20  mais de leur écrire de s’abstenir de ce qui a été souillé par les idoles+, des actes sexuels immoraux+, de ce qui est étouffé et du sang+. 21  Car, depuis les temps anciens*, Moïse a des gens qui prêchent ses écrits* dans toutes les villes, parce qu’on les lit* à voix haute dans les synagogues chaque sabbat+. » 22  Alors les apôtres et les anciens, ainsi que toute l’assemblée, décidèrent d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabé, des hommes choisis parmi eux. Ils envoyèrent Judas, qu’on appelait Barsabas, et Silas+, qui exerçaient tous les deux des responsabilités parmi les frères. 23  Voici le contenu de la lettre qu’ils devaient transmettre : « De la part de vos frères, les apôtres et les anciens, aux frères d’Antioche+, de Syrie et de Cilicie qui sont issus des nations : Salutations ! 24  Nous avons appris que quelques-uns de chez nous vous ont troublés par leurs paroles+, essayant de vous déstabiliser, bien que nous ne leur ayons pas donné d’instructions. 25  Nous avons donc unanimement décidé de choisir des hommes et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabé et Paul, 26  eux qui donnent leurs vies pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ+. 27  Nous envoyons donc Judas et Silas, pour qu’eux aussi vous annoncent les mêmes choses de vive voix+. 28  Car l’esprit saint+ et nous-​mêmes avons jugé bon de ne pas vous ajouter d’autre fardeau que ces choses qui sont nécessaires : 29  vous abstenir de ce qui a été sacrifié aux idoles+, du sang+, de ce qui est étouffé+ et des actes sexuels immoraux+. Si vous vous interdisez strictement ces choses, tout ira bien pour vous. Portez-​vous bien ! » 30  Ces hommes partirent donc et descendirent à Antioche. Là, ils réunirent tout le groupe et leur remirent la lettre. 31  Après l’avoir lue, ils se réjouirent de cet encouragement. 32  Et comme Judas et Silas étaient aussi prophètes, ils encouragèrent et fortifièrent les frères par de nombreux discours+. 33  Quand ils eurent passé là quelque temps, les frères les laissèrent retourner vers ceux qui les avaient envoyés, en leur souhaitant bon voyage. 34  —— 35  Pour leur part, Paul et Barnabé restèrent à Antioche. Avec beaucoup d’autres, ils enseignaient et annonçaient la bonne nouvelle de la parole de Jéhovah. 36  Au bout de quelques jours, Paul dit à Barnabé : « Retournons à présent* voir les frères dans chacune des villes où nous avons annoncé la parole de Jéhovah, pour voir comment ils vont+. » 37  Barnabé voulait absolument emmener Jean, qu’on appelait Marc+. 38  Mais Paul n’était pas d’accord pour l’emmener avec eux, puisqu’il les avait quittés en Pamphylie et ne les avait pas accompagnés dans la mission*+. 39  Alors il y eut une explosion de colère, si bien qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Barnabé+ prit Marc avec lui et embarqua pour Chypre. 40  Paul choisit Silas et, après avoir été confié par les frères à la faveur imméritée de Jéhovah, il partit+. 41  Il traversa la Syrie et la Cilicie, fortifiant les assemblées.

Notes

Ou « générations anciennes ».
Litt. « qui le prêchent ».
Litt. « il est lu ».
Ou p.-ê. « il faut absolument que nous retournions ».
Litt. « travail ».

Notes d'étude

anciens : Litt. « hommes âgés ». Ici, le terme grec présbutéros désigne ceux qui exerçaient des responsabilités dans l’assemblée chrétienne au 1er siècle de n. è. Les anciens de l’assemblée de Jérusalem sont mentionnés avec les apôtres, et c’est l’ensemble de ces hommes que Paul, Barnabé et quelques autres frères d’Antioche de Syrie sont allés voir pour régler la question de la circoncision. Ainsi, tout comme certains anciens exerçaient des responsabilités au niveau national dans l’Israël selon la chair, ces anciens formaient avec les apôtres un collège central pour toutes les assemblées chrétiennes du 1er siècle. Cela montre que le collège central d’origine, constitué des 12 apôtres, s’était agrandi (Ac 1:21, 22, 26 ; voir notes d’étude sur Mt 16:21 ; Ac 11:30).

question : Ou « désaccord ». Le mot grec zêtêma désigne souvent une question qui suscite la controverse ou le débat. Il est apparenté au mot grec zêtéô, qui signifie « chercher » (voir note d’étude sur Ac 15:7).

conversion : Le mot grec utilisé ici, épistrophê, vient d’un verbe qui signifie « revenir », « retourner », « se retourner », « faire demi-tour » (Jean 12:40 ; 21:20 ; Ac 15:36). Employé au sens spirituel, ce verbe peut emporter l’idée de se tourner vers le vrai Dieu ou de revenir à lui, ainsi que de se détourner des idoles et des faux dieux (il figure en Ac 3:19 ; 14:15 ; 15:19 ; 26:18, 20 ; 2Co 3:16). En 1Th 1:9, ce verbe est utilisé dans l’expression rendue par : « Vous détournant de vos idoles, vous vous êtes tournés vers Dieu. » La conversion est précédée du repentir (voir notes d’étude sur Mt 3:2, 8 ; Ac 3:19 ; 26:20).

membres du parti des pharisiens : Apparemment, ces chrétiens étaient toujours rattachés, d’une certaine façon, à leur passé de pharisiens (cf. note d’étude sur Ac 23:6).

vive discussion : Ou « débat ». Le mot grec utilisé ici est apparenté à un verbe signifiant « chercher » (zêtéô) et il exprime la notion de « recherche », d’« enquête ». Cela laisse donc entendre que les apôtres et les anciens ont cherché avec soin la solution au problème en posant des questions, en examinant minutieusement le sujet et, sans aucun doute, en exprimant franchement et ouvertement leurs opinions.

miracles : Ou « présages » (voir note d’étude sur Ac 2:19).

Jacques : Il s’agit probablement du demi-frère de Jésus et du Jacques mentionné en Ac 12:17 (voir notes d’étude sur Mt 13:55 ; Ac 12:17). Il semble que quand l’affaire de la circoncision a été portée devant « les apôtres et les anciens » à Jérusalem, c’est Jacques qui a présidé la discussion (Ac 15:1, 2). Évoquant apparemment cet épisode, Paul affirme que Jacques, Céphas (Pierre) et Jean étaient « ceux qui paraissaient être des colonnes » de l’assemblée de Jérusalem (Ga 2:1-9).

Simon : Ou « Siméon », c.-à-d. Simon Pierre. Dans les Écritures, ce nom existe sous deux formes grecques : Simôn et Suméôn ; toutes les deux sont utilisées pour parler de Simon Pierre. Dans ce verset, c’est la forme grecque Suméôn qui est employée, c’est-à-dire celle qui est très proche du nom hébreu « Siméon ». Cela donne à penser que la langue dans laquelle cette réunion s’est tenue était l’hébreu. Dans la Bible, l’apôtre Pierre n’est désigné qu’une seule fois par Suméôn (voir note d’étude sur Mt 10:2).

un peuple pour son nom : Cette expression est peut-être une allusion à des déclarations des Écritures hébraïques où il est dit que Jéhovah s’est choisi un peuple comme bien particulier (Ex 19:5 ; Dt 7:6 ; 14:2 ; 26:18, 19). Le nouveau peuple portant le nom de Jéhovah, appelé « l’Israël de Dieu », c’est-à-dire l’Israël spirituel, comprendrait désormais aussi des croyants non juifs (Ga 6:16 ; Rm 11:25, 26a ; Ré 14:1). Ce peuple allait devoir proclamer les louanges de Celui qu’il représentait et glorifier publiquement son nom (1P 2:9, 10). Comme Jéhovah l’avait fait pour l’Israël selon la chair, il pouvait appeler l’Israël spirituel « le peuple que j’ai formé pour moi afin qu’il proclame ma louange » (Is 43:21). Ces premiers chrétiens ont courageusement proclamé que Jéhovah est le seul vrai Dieu et ils ont montré que tous les dieux adorés à l’époque étaient des faux dieux (1Th 1:9).

les paroles des Prophètes : Le discours de Simon, ou Simon Pierre (Ac 15:7-11), et les éléments apportés par Barnabé et Paul (Ac 15:12) ont sans doute rappelé à Jacques des passages pertinents des Écritures qui éclairaient le sujet en débat (Jean 14:26). Après avoir dit que ce qui venait d’être exposé ‘était en accord avec les paroles des Prophètes’, Jacques a cité Am 9:11, 12, livre qui se trouve dans la partie des Écritures hébraïques communément appelée « les Prophètes » (Mt 22:40 ; Ac 15:16-18 ; voir note d’étude sur Lc 24:44).

la tente de David : Ou « la hutte (demeure) de David ». Jéhovah a promis que le pouvoir royal de la famille de David ‘ne disparaîtrait jamais’ (2S 7:12-16). « La tente de David », c’est-à-dire sa maison royale, ou sa dynastie, est tombée lorsque le roi Sédécias a été détrôné (Éz 21:27). Depuis cette époque, aucun roi de la lignée davidique n’a occupé le « trône de Jéhovah » dans la Jérusalem terrestre (1Ch 29:23). Mais Jéhovah rebâtirait « la tente de David » symbolique en faisant en sorte que Jésus, un descendant de David, occupe ce trône durablement (Ac 2:29-36). Jacques a expliqué que cette reconstruction annoncée par Amos (le rétablissement de la royauté dans la lignée davidique) inclurait le rassemblement des disciples de Jésus (les héritiers du Royaume) choisis tant parmi les Juifs que parmi les Gentils (Am 9:11, 12).

afin que les hommes qui restent recherchent réellement Jéhovah : Comme le montre la note d’étude sur Ac 15:15, Jacques a cité les paroles d’Am 9:11, 12. Mais des parties de cette citation diffèrent légèrement du texte hébreu dont nous disposons aujourd’hui. Certains attribuent ces différences au fait que Jacques aurait cité la Septante, une traduction en grec des Écritures hébraïques. Toutefois, le nom utilisé pour parler de Pierre en Ac 15:14 donne à penser que la langue dans laquelle cette réunion s’est tenue était l’hébreu (voir note d’étude sur Ac 15:14). Si c’est le cas, il se peut aussi que Jacques ait cité les versets en hébreu, mais que, dans son récit, Luc ait employé la formulation qui se trouve dans la Septante. Ce procédé était utilisé par Luc, Jacques et d’autres rédacteurs de la Bible quand ils citaient les Écritures hébraïques. Il est vrai que certains des versets tirés de la Septante diffèrent légèrement du texte hébreu disponible aujourd’hui, mais Jéhovah a permis que les rédacteurs de la Bible emploient cette traduction, et donc que ces citations fassent partie du récit inspiré (2Tm 3:16). Concernant la citation d’Am 9:12, il est intéressant de noter que la Septante porte : « les hommes qui restent », alors que les manuscrits hébreux disponibles portent : « ce qui reste d’Édom ». Selon certains, cette différence viendrait du fait qu’en hébreu ancien, les mots pour « hommes » et pour « Édom » se ressemblent beaucoup. C’est aussi le cas des mots hébreux pour « recherchent » et pour « prennent possession ». D’autres ont émis l’idée que le rendu d’Am 9:12 dans la Septante tire son origine d’un texte hébreu ancien qui était différent du texte hébreu actuellement disponible ; mais cela reste une hypothèse. Quoi qu’il en soit, la Septante et le texte hébreu massorétique contiennent tous les deux l’idée sur laquelle se fondera le raisonnement de Jacques : Amos avait prédit que des Gentils seraient appelés du nom de Jéhovah.

Jéhovah : En Ac 15:14, Jacques dit que Simon a raconté « comment […] Dieu s’est occupé des nations », et au verset 19, il parle des « gens des nations qui se tournent vers Dieu ». Dans ce contexte, Jacques cite Am 9:11, 12. Dans le texte hébreu original, le nom divin figure une fois, dans l’expression « déclare [ou : « dit »] Jéhovah ». Cependant, le terme grec Kurios (Seigneur) figure deux fois en Ac 15:17, et à chaque fois, il se rapporte à Jéhovah. Étant donné le contexte, l’origine de la citation (les Écritures hébraïques) et l’utilisation du terme Kurios dans la Septante et dans les Écritures grecques chrétiennes, il y a de bonnes raisons d’utiliser le nom divin à chacune des occurrences de Kurios dans ce verset (voir app. C1 et C3, introduction ; Ac 15:17).

ainsi que des gens de toutes les nations : C.-à-d. des non-Juifs, ou des Gentils. Un Gentil qui se faisait circoncire n’était plus considéré comme un homme des nations, mais ‘devenait comme un Israélite de naissance’, autrement dit un Juif (Ex 12:48, 49). À l’époque d’Esther, beaucoup de Gentils « disaient qu’ils étaient Juifs » (Est 8:17). Il est intéressant de noter que, dans la Septante, cette expression d’Est 8:17 est rendue par « se circoncirent et judaïsèrent ». La prophétie d’Am 9:11, 12, citée dans ce passage des Actes, affirmait que des « gens de toutes les nations » (des Gentils incirconcis) se joindraient aux « hommes qui restent » de la nation d’Israël (les Juifs et les prosélytes circoncis) et qu’ils deviendraient des « gens qui sont appelés de mon nom [celui de Jéhovah] ». Grâce à cette prophétie, les disciples ont compris que les gens des nations incirconcis n’avaient pas besoin de se faire circoncire pour être approuvés par Dieu.

gens qui sont appelés de mon nom : Litt. « gens sur qui mon nom a été appelé ». Dans les Écritures hébraïques, quand il est dit que les Israélites portent le nom de Jéhovah, ou que son nom a été appelé sur eux, cela signifie qu’ils sont son peuple (Dt 28:10 ; 2Ch 7:14 ; Is 43:7 ; 63:19 ; Dn 9:19). Jéhovah a également ‘mis son nom’ sur Jérusalem et son temple, montrant ainsi qu’il acceptait ce lieu comme centre de son culte (2R 21:4, 7).

dit Jéhovah : En Am 9:12, qui est cité ici, le nom divin, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), figure dans le texte hébreu original (voir app. C).

qui accomplira ces choses [v. 18] connues depuis les temps anciens : Ou, d’après une autre compréhension du texte grec, « qui fait connaître ces choses [v. 18] depuis les temps anciens ».

Ma décision est : Ou « mon avis (ma conclusion) est ». Litt. « je juge ». Le terme grec krinô, tel qu’il est utilisé ici, ne laisse pas entendre que Jacques, qui présidait apparemment la réunion, essayait d’imposer son opinion personnelle à tout le groupe. Il leur proposait plutôt de réfléchir à une ligne de conduite fondée sur les témoignages entendus et sur ce que les Écritures disaient du sujet en débat. Un dictionnaire définit ainsi le terme krinô dans ce contexte : « Tirer une conclusion en prenant en compte divers facteurs. » Par conséquent, le terme utilisé ici ne se rapporte pas à une décision officielle, mais à l’avis de Jacques fondé sur son analyse des versets qu’il venait de citer.

actes sexuels immoraux : Cette expression traduit le grec pornéïa, mot de sens large qui désigne toutes les relations sexuelles contraires aux lois de Dieu. En font partie l’adultère, la prostitution, les relations sexuelles entre personnes non mariées, les actes homosexuels et la bestialité (voir lexique).

ce qui est étouffé : Ou « ce qui n’est pas saigné ». Il semble que cette interdiction concernait aussi la consommation de tout animal qui était mort soit naturellement soit après avoir été blessé par un autre animal. Dans les deux cas, le corps de l’animal n’aurait pas été convenablement saigné (Ex 22:31 ; Lv 17:15 ; Dt 14:21).

Moïse : Jacques a évoqué les écrits de Moïse. Ils contenaient non seulement la Loi, mais aussi l’histoire des rapports de Dieu avec son peuple ainsi que des renseignements sur sa volonté fournis avant la Loi. Par exemple, la façon dont Jéhovah considère la consommation de sang, l’adultère et l’idolâtrie ressort nettement de la Genèse (Gn 9:3, 4 ; 20:2-9 ; 35:2, 4). Ainsi, Jéhovah avait révélé des principes auxquels tous les humains devaient obéir, qu’ils soient Juifs ou Gentils. La décision rapportée en Ac 15:19, 20 ne ‘créerait pas de problèmes’, ou ne rendrait pas les choses difficiles, aux chrétiens d’origine gentile, car elle ne leur imposerait pas de suivre les nombreuses exigences de la Loi mosaïque. Elle respecterait aussi la conscience des chrétiens d’origine juive, qui, pendant des années, avaient entendu les écrits de Moïse ‘lus à voix haute dans les synagogues chaque sabbat’ (voir notes d’étude sur Lc 4:16 ; Ac 13:15). La ligne de conduite préconisée renforcerait les liens entre les chrétiens d’origine juive et ceux d’origine gentile.

lit à voix haute dans les synagogues chaque sabbat : Voir notes d’étude sur Lc 4:16 ; Ac 13:15.

les apôtres et les anciens : Voir note d’étude sur Ac 15:2.

Salutations ! : Le mot grec khaïrô, qui signifie littéralement « se réjouir », est utilisé ici en guise de salutation et a pour sens « que tout aille bien pour vous ». L’introduction de cette lettre envoyée aux assemblées et qui se rapportait à la circoncision suit le modèle des lettres de l’époque. Le rédacteur figurait en premier, puis venait le destinataire, et enfin la salutation courante (voir note d’étude sur Ac 23:26). De toutes les lettres inspirées qui constituent des livres des Écritures grecques chrétiennes, seule la lettre de Jacques utilise le terme grec khaïrô en guise de salutation de la même façon que cette lettre du collège central du 1er siècle (Jc 1:1). Comme le disciple Jacques a participé à la rédaction de cette lettre, on a de bonnes raisons de croire que le Jacques qui a rédigé la lettre portant son nom est le même que celui qui a joué un rôle prépondérant dans la réunion rapportée en Ac 15.

vous déstabiliser : Ou « vous bouleverser ». Ici, « vous » traduit une expression grecque qui signifie littéralement « les âmes de vous [pluriel] ». Dans ce contexte, le mot grec psukhê, souvent rendu par « âme », désigne la personne elle-​même, ce qui explique que l’expression soit traduite par le pronom « vous » (voir lexique à « âme »).

unanimement : Litt. « d’un commun sentiment (étant d’un même avis) ». Le mot grec homothumadon figure plusieurs fois dans le livre des Actes et se rapporte souvent à l’unité incomparable des premiers chrétiens. Il est par exemple traduit par « unis dans une même intention » en Ac 1:14 ; 2:46, et par « unanimement » en Ac 4:24.

donnent leurs vies pour : Ici, le mot grec psukhê, souvent rendu par « âme », est au pluriel et il est traduit par « vies ». Il peut désigner un humain ou la vie que possède un humain (voir lexique à « âme »). L’expression complète pourrait donc avoir le sens de « risquer sa vie (son âme) pour » ou de « vouer sa vie (ou : se vouer) à ».

vous abstenir de : Ou « vous éloigner de ». Le verbe utilisé ici pouvait s’appliquer à tout ce qui est cité ensuite. Les chrétiens devaient rejeter l’idolâtrie et les actes sexuels immoraux, et ils ne devaient pas manger la chair d’un animal qui avait été étouffé, et qui n’avait donc pas été saigné convenablement. En ce qui concerne le sang, le verbe « s’abstenir » a une signification plus large que simplement ne pas consommer de sang. Il implique de n’utiliser le sang d’aucune manière qui soit contraire aux Écritures, et ce par respect pour son caractère sacré (Lv 17:11, 14 ; Dt 12:23).

vous abstenir […] du sang : Fondamentalement, ce décret repose sur l’ordre divin de ne pas manger de sang, ordre qui a été donné à Noé et à ses fils, et par conséquent à toute l’humanité (Gn 9:4-6). Huit siècles plus tard, Dieu a intégré cet ordre à la Loi qu’il a donnée aux Israélites (Lv 17:13-16). Et quinze siècles après, il a répété ce commandement à l’assemblée chrétienne, comme le montre ce verset. Du point de vue de Dieu, s’abstenir du sang est aussi important que de rejeter l’idolâtrie et les actes sexuels immoraux.

ce qui est étouffé : Voir note d’étude sur Ac 15:20.

actes sexuels immoraux : Voir note d’étude sur Ac 15:20.

Portez-​vous bien ! : Ou « adieu ». L’expression grecque employée ici est caractéristique des lettres de cette époque. Elle ne signifie pas forcément que les exigences citées juste avant étaient des mesures sanitaires, comme si le rédacteur voulait dire : ‘Si vous vous abstenez de ces choses, vous serez en meilleure santé.’ Il s’agit plutôt d’une formule de conclusion souhaitant au destinataire force, santé et bonheur. Cette expression emporte la même idée que le terme hébreu shalôm, qu’on utilise pour souhaiter la « paix » à son interlocuteur (Ex 4:18 ; Jg 18:6 ; 19:20 ; 1S 1:17). D’ailleurs, une traduction des Écritures grecques chrétiennes en hébreu moderne (référencée sous le sigle J22 dans l’app. C4) rend l’expression de ce verset par shalôm lakhèm, ce qui donnerait en français : « Paix à vous ! »

prophètes : Voir lexique.

Quelques manuscrits grecs parmi les plus récents ainsi que des traductions anciennes dans d’autres langues ajoutent ces mots, avec des petites variantes : « Mais il parut bon à Silas de rester là plus longtemps ; Judas, quant à lui, partit seul pour Jérusalem. » Cependant, ces paroles ne figurent pas dans les manuscrits les plus anciens et les plus fiables ; elles ne font donc pas partie du texte original des Actes. Elles constituaient probablement une note marginale visant à expliquer Ac 15:40 ; avec le temps, elles ont été intégrées au texte de quelques manuscrits (voir app. A3).

de Jéhovah : Dans le livre des Actes, le terme faveur imméritée se rapporte le plus souvent à Dieu (Ac 11:23 ; 13:43 ; 20:24, 32). En Ac 14:26, on trouve une expression similaire : « confiés à la faveur imméritée de Dieu » (voir app. C3, introduction ; Ac 15:40).

Documents multimédias

Actes des apôtres : Deuxième voyage missionnaire de Paul (Ac 15:36 – 18:22), v. 49-52 de n. è.
Actes des apôtres : Deuxième voyage missionnaire de Paul (Ac 15:36 – 18:22), v. 49-52 de n. è.

Les évènements sont énumérés dans l’ordre chronologique.

1. Paul et Barnabé se séparent ; Paul voyage avec Silas, tandis que Barnabé prend avec lui Jean (aussi appelé Marc) (Ac 15:36-41).

2. Paul va à Derbé, puis à Lystre, où il choisit Timothée pour qu’il l’accompagne (Ac 16:1-4).

3. L’esprit saint interdit à Paul de dire la parole dans la province d’Asie ; Paul traverse la Phrygie et la Galatie, et arrive en Mysie (Ac 16:6, 7).

4. Quand Paul et ses compagnons descendent à Troas, Paul voit en vision un Macédonien qui invite les frères à venir en Macédoine (Ac 16:8-10).

5. Paul et ses compagnons embarquent à Troas pour Néapolis, puis ils vont à Philippes (Ac 16:11, 12).

6. Après avoir passé la porte de la ville de Philippes, Paul parle à des femmes près d’une rivière ; Lydie et ceux qui sont sous son toit sont baptisés (Ac 16:13-15).

7. Paul et Silas sont emprisonnés à Philippes ; le gardien et les siens sont baptisés (Ac 16:22-24, 31-33).

8. Paul réclame des excuses officielles ; les magistrats de la ville font sortir les frères de prison ; Paul rend visite à Lydie et encourage les nouveaux baptisés (Ac 16:37-40).

9. Paul et ses compagnons passent par Amphipolis et Apollonia, et arrivent à Thessalonique (Ac 17:1).

10. Paul prêche à Thessalonique ; quelques Juifs et de nombreux Grecs deviennent croyants ; d’autres Juifs créent de l’agitation dans la ville (Ac 17:2-5).

11. En arrivant à Bérée, Paul et Silas prêchent dans la synagogue ; des Juifs de Thessalonique soulèvent la foule (Ac 17:10-13).

12. Paul prend le bateau pour Athènes, tandis que Silas et Timothée restent à Bérée (Ac 17:14, 15).

13. À Athènes, Paul fait un discours à l’Aréopage ; quelques-uns deviennent croyants (Ac 17:22, 32-34).

14. Paul passe 18 mois à Corinthe, où il enseigne la parole de Dieu ; certains s’opposent à lui, mais beaucoup deviennent croyants et sont baptisés (Ac 18:1, 6, 8, 11).

15. Accompagné de Priscille et Aquilas, Paul embarque à Cenchrées, un port de Corinthe, pour se rendre à Éphèse, où il enseigne dans la synagogue (Ac 18:18, 19).

16. Paul embarque pour Césarée, mais Priscille et Aquilas restent à Éphèse ; il semble que Paul se rende à Jérusalem avant d’aller à Antioche de Syrie (Ac 18:20-22).